récit de David :
Après 15 jours de rupture complète consacrée aux vacances familiales, il était temps de faire le traditionnel compte rendu de course.
Je vais essayer de ne pas être trop long, car même si ce format de course permet de vivre beaucoup de sensations différentes, finalement, tout ceci est assez personnel et chacun peut le vivre différemment.
Donc sur la course en elle même, je dirai simplement que la partie Natation est absolument topissime, dans une eau incroyable et un panorama montagneux sans égal. La parcours vélo est extrêmement exigeant et mérite une totale gestion de son effort, notamment sur la dernière partie de l’Isoard et le retour vers Embrun. Pour la CAP, je démarre en jugeant de mon état physique global, puis je m’adapte. Pour moi, c’était 5mn30 au kilo, de la marche à pied dans les montées (puis dans certains plats), et ravito à chaque stand.
En conclusion, j’en tire deux satisfactions et une petite déception.
Ma première fierté est d’avoir préparé cet objectif sans jamais dépasser les 10 heures d’entrainement semaine (en étant plutôt entre 7h et 8h semaine). Il est clair que je reste toujours admiratif de la charge de travail que s’impose certain dans la réalisation d’1 objectif, mais je pense aussi que tout le monde n’est pas fait forcément pour cela (sans aucun jugement bien entendu). C’était un vrai pari, car lorsque j’en parlais autour de moi, j’avais régulièrement la remarque « ah oui, seulement», sauf que moi, je me sentais parfois déjà fatigué avec cette charge (et de toute façon, je pouvais difficilement faire plus dans mon organisation privée et pro). Avec le recul, je ne ferai pas autrement et je privilégierai encore plus le qualitatif (notamment l’hiver) si je devais refaire.
Ma seconde joie (et c’est vraiment le terme) est d’avoir eu ma famille autour de moi le jour de l’événement. Bien entendu, c’est au départ une aventure de potes autour d’un Barbecue, il y a 1 an, après avoir jubilé sur les prouesses de notre Iron Béret. Mais après, il faut assurer, et l’Iron Man, c’est aussi quelques chose d’un peu égoïste pour la famille. C’est donc très paradoxal que mon épouse est à mes petits soins les semaines qui précèdent (notamment culinaires) et que mes enfants courent à coté de moi, en m’encourageant, pour me mener à la ligne d’arrivée. C’est donc vraiment le pied de vivre ça et c’était l’un des mes moteurs principaux ce jours là.
Je terminerai par une petite déception, j’avais tout préparé (secrètement) pour le terminer en moins de 15h et je finis en 15H36. C’est clairement dans le parcours vélo et les transitions, que le décalage se fait. De ce point, je pense qu’il faut rester humble , le parcours vélo était extrêmement costaud pour moi. Sans repère, il valait mieux rester en gestion. Tant pis pour le chrono, l’objectif principal est rempli et cela restera de toute façon un excellent souvenir.
Vous l’avez compris, je conseille vivement cette course au moins une fois. Et même si nous plaisantions avec Thomas sur l’auto-nomination du triathlon le plus dur du monde par les organisateurs (nous trouvions cela un peu exagéré), cela reste un OVNI dans le monde du triathlon. Dorénavant, j’aurai donc moi aussi cette petite étoile dans les yeux, lorsque je parlerai avec un autre finisher Embrunman.
Bises et à bientôt.
David
récit de Thomas :
Retour sur l embrunman ou nous avons passé une longue journée sportive qui malheureusement pour moi et John s’est arrêté en cours de marathon après 13 14 heures d effort pour vertiges et problèmes gastriques. Mais on a pu profiter du lever du jour en natation suivi d’un super parcours vélo en montagne sous le soleil . Une très belle course mais très exigeante un grand bravo à victorien et David qui sont Finishers . Merci à tous pour vos encouragements
récit de Victorien :
Tout à démarré lors d’un repas en terrasse un peu trop arrosé…. David et Thomas étaient déjà décidés, John et moi pas vraiment…
Après une longue négociation, ils nous ont convaincu, nous allons faire l’Ironman d’Embrun le 15/08/19 tous les 4 !
Après tout, quitte à faire un Ironman, autant faire « le plus difficile du monde » (enfin c’est ce que dit l’organisation en tout cas )
Je prends un mois de repos total en octobre de l’année dernière et je démarre mon entraînement début novembre.
J’ai décidé de me consacrer uniquement à cette course cette année.
Beaucoup de foncier cet hiver en vélo et en course à pied. Pour la partie natation, j’ai décidé de faire l’impasse, je ne me suis pas beaucoup entraîné.
Augmentation du volume d’entraînement au printemps avec des semaines d’entraînement d’environ 10 heures.
C’est réellement à partir du mois de mai que je débute le « gros » de l’entraînement avec des sorties en vélo de plus de 100km avec des enchaînements de plus de 20km en course à pieds.
Impossible dans mon emploi du temps de faire plus en volume …. Pour la partie natation, je me suis contenté de 2 séances de 1 600m par semaine. Je pense néanmoins être prêt !
C’est le jour J !!!
Levé a 4h30 avec un bon petit déjeuner pour un départ à 6h au plan d’eau d’Embrun.
Plus de 1 000 concurrents qui s’élancent dans le noir dans le lac de Serre-Ponçon, c’est très impressionnant !
Les 1 000 premiers mètres sont compliqués car on se nage dessus… mais après 1 000m je commence à poser ma nage et le soleil se lève derrière les montagnes, juste magnifique
Je termine la partie natation en 1h09 sans être entamé physiquement et sans avoir forcé (le pari de faire l’impasse sur l’entraînement natation cette année était un pari gagnant !)
Début de la partie vélo.
Je m’attendais à un vélo très très très compliqué …. En fait, c’était bien pire que ça !!!!!
Malgré mes entraînements réguliers dans les monts de Flandres et de bonnes jambes, j’ai souffert !!!
Le premier objectif était le col de l’Izoard que je franchis avec une bonne gestion de l’effort.
Mais le parcours vélo ne s’arrête pas au col de l’Izoard… loin de là…. Après la descente, le vent se lève et le parcours n’est pas vraiment plus plat… Et pour finir, la montée de Chalvet pour nous achever après plus de 170km de vélo.
J’arrive néanmoins à poser le vélo sans avoir eu de crampes.
J’oublie mon sac de ravitaillement à la deuxième transition… manque de lucidité !
Je n’ai pas le courage de faire demi tour pour le récupérer, je fais donc le pari de faire toute la partie course à pied sans mes barres énergétiques et sans mes gels, je vais le regretter sur le dernier tour.
La première boucle se passe bien, je ne démarre pas trop vite et je marche dans les montées (car même à pied, le parcours n’est pas plat…).
Je profite des encouragements de la famille et des amis à la fin du premier tour et je me sens plutôt bien.
J’entame le deuxième et au 20èmekm, c’est la crampe (enfin les crampes aux ischios et aux quadriceps … et aux 2 jambes…)
J’essaye de repartir le plus vite possible pour ne pas casser mon rythme mais ça fait très mal.
Les crampes passent à la fin du deuxième tour et je reprends une bonne dose d’encouragement à la fin du deuxième tour, il ne me reste plus qu’un tour, ça devrait passer.
J’envisage cependant de terminer le dernier tour en marchant car la fatigue commence à se faire sentir après 13h d’efforts.
Merci à François qui était présent pour nous encourager sur jour là et qui a su trouver les mots pour me faire terminer ce dernier en courant (enfin… courir est un bien grand mot )
Je vois enfin la ligne d’arrivée et la franchis après 14h36 d’efforts !
Une très belle aventure que je recommande à tout triathlète de vivre au moins une fois dans sa vie sportive.
C’est néanmoins une préparation très longue que je ne referrai pas tous les ans.
Mais désormais je peux dire que je suis un Embrunman
Victorien.